Les formes de dénominations des plantes ou phytonymie révèlent l’étroit compagnonnage qu’une population développe à l’égard de son environnement végétal. Savoirs naturalistes liés au monde paysan, ils sont également le reflet d’une pratique de la langue bretonne. Aujourd’hui, les personnes détentrices de savoirs sur ce domaine se font rares. Une importante partie n’a pas été recueillie.
Ce champ linguistique recèle d’autant plus d’intérêt que certaines dénominations connaissent une importante variabilité. Il s’agit essentiellement des plantes herbacées (plantes à tige frêle et non-ligneuse : primevère, jonquille, plantains, achillée millefeuille… ).
Le projet d’un atlas des noms de plantes est en cours et requiert des enquêtes de terrain auprès des locuteurs. 50 communes ont été choisies afin d’obtenir un quadrillage satisfaisant de la basse Bretagne (voir carte). L’objectif est d’interroger les locuteurs sur les mêmes plantes : une liste de 60 plantes a été établie
Pour le moment, nous présentons la traduction en français des noms de 12 espèces de plantes en breton ainsi que leur localisation par commune.
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La précoce jonquille, couronnée de sa corolle jaune-flamboyant, a la prérogative d’annoncer le printemps de ses trompettes fleuries. En concordance avec la Saint Joseph, le 19 mars, la veille du printemps, elle est fréquemment nommée fleur de saint Joseph.
[sources : fonds documentaires Herborescence]
Sur le terrain, pour le moment, nous avons recueilli trois désignations dans le champ lexical de l’attache et du lien dont on ne peut se défaire. Elles sont motivées par le caractère indétachable du fruit crochu sur les vêtements. Les termes karantez (amour) et paourentez (pauvreté) font allusion par métaphore à ces deux traits de la vie sociale qui peuvent s’attacher à chaque individu avec persistance. Le nom karantez fait aussi allusion au jeu entre filles et garçons qui consiste à se jeter les boules du fruit mûr ; jeu qui peut déboucher sur des relations… durables. Le troisième terme évoque directement l’agrafe végétale que constitue le fruit : speg signifie colle.
En breton, l’espèce est nommée de six manières différentes (six groupes lexicaux distincts). L’ensemble des désignations est représentée sur la carte présentée dans la marge droite de cette page.
en breton présente trois modes de dénominations différentes :
en breton présente une seule dénomination déclinée en deux phonèmes différents :
Skao est le nom de l’asphodèle à Belle-Île-en-mer. Étymologiquement, skao pourrait signifier « tige creuse ».
(dont le tubercule ressemble à une petite noix) :
La plante est dénommée de deux manières principales :
On trouve également un terme isolé, dans le pays de Lorient : chinkac’h (Saint Hélène)
Le nombril de Vénus est dénommé d’une multitude de manières différentes. Ses usages thérapeutiques et son nom sont relativement connus.
[sources : fonds documentaires Herborescence
informations recueillies en pays vannetais par Patrig an Drean & Clément Nivet]
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